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Ne laissons personne décider à notre place !

mardi 23 mars 2004


Nous ne présentons pas de candidat-e aux élections et ne votons pas. Les raisons immédiates sont le rejet des politiciens-ne-s, de leurs partis et de leurs fausses promesses, le refus de "cautionner" le système existant où on ne sait plus où donner de la tête, un coup à droite, un coup à gauche, toujours les mêmes tentations autoritaristes, le désir du grand justicier redresseur de tordus.

Devant tant de confusion, les esprits habiles des politicien-ne-s se lepennisent. Pour ne pas laisser germer ses idées nauséabondes, piquons-les lui : lois Pasqua-Chevènement-Debré sur l’immigration, LSQ (Loi de Sécurité Quotidienne) chez les socialistes reprise à leur compte par l’UMP en les transformant en LSI (Loi de Sécurité Intérieure).

Bref, après 1981 qui devait changer la vie, c’est 1984 tel que nous l’a décrit le romancier George Orwell. L’étau se resserre. L’histoire varie en permanence par le flot continu de l’information/désinformation. Le langage lui-même est instrumentalisé, la vie de chaque individu-e est contrôlée et soumise à des choix factices : celui de consommer et de choisir son Maître.

Les structures du système d’exploitation sont absolument identiques et resteront immuables tant que personne (ou plutôt tout le monde) ne renversera ce vieux/nouveau système. Le temps est encore venu de ne rien changer. La bourgeoisie sera encore la maîtresse demain tant qu’on jouera à ce jeu de dupes.

Du chapeau sortiront encore des bourgeois-e-s qui nous imposeront plus ou moins affablement le capitalisme du fric et son corollaire étrangleur, le profit générateur de pouvoir augmenté et qui continuera à remplir l’escarcelle du pouvoir de tou-te-s ceux et celles qui s’y accrochent et dont le fantasme est de diriger. Lequel d’entre eux ne rêve pas de devenir vizir à la place du vizir ? On nous promet encore un grand moment de magie : poudre aux yeux, acrobaties, grands frissons.

Pour changer ce système, il ne s’agit pas de prendre le pouvoir mais de le renverser pour le remplacer par un autre fonctionnement de société autogestionnaire et basé sur la libre association. Il faut lutter en dehors des partis politiques pour l’égalité économique et sociale et pour le métissage des personnes et des cultures, en respectant les différences d’âges, de sexes, d’orientations sexuelles, et en privilégiant l’action et la démocratie directe plutôt que la délégation de pouvoir et la démocratie parlementaire (ce qui revient à signer un chèque en blanc : on connaît le résultat).

Il faut lutter pour que chacun-e selon ses centres d’intérêts se prenne en main et décide de ses affaires, sans le moindre intermédiaire, pour son propre intérêt et celui de la collectivité dans le respect mutuel. Dans son quartier, dans sa rue, sa commune, dans l’entreprise collectivisée, outil de production des biens en fonction des réels besoins de chacun-e et de tou-te-s.